Objectifs pédagogiques
- Connaître les possibilités actuelles de la chirurgie endoscopique
- Connaître les perspectives
- Connaître les problèmes de formation
Introduction
La chirurgie endoscopique digestive (CED) est une nouvelle voie de l’endoscopie digestive. L’endoscopie digestive, initialement endoscopique s’est rapidement tournée vers des procédures thérapeutiques avec, par exemple, dès 1974, l’apparition de la sphinctérotomie endoscopique. Progressivement, certaines procédures endoscopiques thérapeutiques sont venues se substituer à certaines interventions de chirurgie digestive, comme par exemple l’ablation de calculs cholédociens, l’ablation de tumeurs pariétales superficielles colorectales, puis duodénales et oesophagiennes ou gastriques. Ce développement technique va évidemment poser de nombreux problèmes comme la gestion des inévitables complications, la formation des praticiens (médicale ou chirurgicale), la reconnaissance institutionnelle en terme d’assurance ou de nomenclature, sans parler de la validation scientifique ou des progrès technologiques. L’apparition récente des NOTES (Natural Orifice Transluminal Endoscopic Surgery) a fait exploser cette nouvelle prise en charge, en réunissant autour de son berceau autant, voire plus, de chirurgiens que d’endoscopistes médecins. Les contours de la discipline s’en trouvent donc modifiés.
Définition
Il est difficile de définir la chirurgie endoscopique digestive. La définition exhaustive pourrait être : « tout procédé perendoscopique invasif thérapeutique ». Dans ce cas, l’hémostase endoscopique, la polypectomie simple appartiennent à la CED. Une définition plus limitative pourrait être tout traitement endoscopique se substituant à un traitement chirurgical conventionnel. Dans ce cas, les nouveaux procédés endoscopiques, comme la diverticulotomie de Zenker, la dérivation canalaire biliaire ou pancréatique sous échoendoscopie n’appartiendraient pas à la CED. Nous proposons la définition suivante qui devra bien sûr être validée.
La chirurgie endoscopique digestive est une effraction volontaire de la paroi digestive à des fins :
- d’ablation de lésion pariétale ou extrapariétale ou
- de drainage de canaux et collections extradigestifs extraluminaux ou
- de restauration de la continuité du tube digestif.
Certains ont proposé une définition plus large, à savoir toute intervention d’endoscopie thérapeutique se substituant à une intervention chirurgicale. À ce titre, l’hémostase endoscopique pourrait être assimilée à une intervention de chirurgie endoscopique. À l’heure actuelle, les interventions endoscopiques concernées par la CED devraient être la nécrosectomie pancréatique, les NOTES, la réparation de complications chirurgicales (désunion anastomotique, fistules, collections) le drainage sous échoendoscopie (anastomose cholédocoduodénale, hépaticogastrique, pancréaticogastrique), le traitement endoscopique endoluminal de l’obésité (plicatures, sleeve endoscopique), la dissection sousmuqueuse. Bien évidemment, cette liste est provisoire, appelée à s’étendre avec le progrès technologique. Plus simplement, la chirurgie endoscopique digestive pourrait aussi être définie par tout acte chirurgical réalisé par voie naturelle et abord endocavitaire. Le point commun de ces interventions est qu’elles n’ont aucune nomenclature, puisque nouvelles et donc ni lisibilité, ni prise en charge institutionnelle, ni possibilité d’assurance. Malheureusement, ceci va freiner leur développement.
En savoir sur le sujet
https://www.fmcgastro.org/postu-main/archives/postu-2010-paris/chirurgie-endoscopique-digestive-2/